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Secteur automobile : Des atouts à saisir

Le secteur automobile fait partie des priorités qui visent à promouvoir les investissements, le développement régional et les innovations. Ce secteur représente 4% du PIB national avec 90.000 postes d’emploi et 50% des exportations industrielles tunisiennes. Il génère environ 2,4 milliards d’euros de recettes, dont 80% sur le marché européen. Et dans un avenir proche, la Tunisie doit s’impliquer dans la nouvelle tendance qu’est la conversion de l’industrie automobile à l’électrique.

Selon le «World Investment Report 2019», la Tunisie se classe parmi les trois premiers exportateurs de composants automobiles en Afrique, incluant les  composants électriques et électroniques,  les châssis et carrosserie, les moteurs et composants de moteurs, les textiles et cuirs, les conception, développement et industrialisation, les pièces de rechange, la plasturgie et le caoutchouc. Le secteur automobile fait partie des priorités qui visent à promouvoir les investissements, le développement régional et les innovations. Ce secteur représente 4% du PIB national avec 90.000 postes d’emploi, 50% des exportations industrielles tunisiennes et génère environ 2,4 milliards d’euros de recettes, dont 80% sur le marché européen. Il est constitué de 280 unités de 20 nationalités différentes et de sociétés nationales et de multinationales. Le secteur offre aux investisseurs potentiels la possibilité d’un taux d’intégration de 40%. Les exportations du secteur représentent environ 14% des exportations totales du pays, en forte croissance, de plus de 30% sur la période 2010-2017. L’Allemagne représente plus de 37% des exportations du secteur, suivie par la France avec 21%, puis la Roumanie avec 12% et l’Italie avec près de 11% des exportations du secteur.

Main-d’œuvre qualifiée

Le secteur automobile connaît, depuis des années, une forte croissance et une densification de son tissu industriel, notamment, grâce à l’implantation de nouveaux acteurs étrangers de premier plan. Le secteur compte aujourd’hui plus de 280 entreprises nationales et internationales opérant sur l’ensemble de la chaîne de valeur et 65% des entreprises du secteur sont totalement exportatrices.

Avec son nombre important d’emplois directs, le secteur a enregistré une croissance de plus de 130% sur la période 2010-2018, et les filières des fils et câbles, de la mécanique et des pièces de rechange pèsent pour plus de 80% des emplois.

Selon le «Global Competitiveness Report», la Tunisie est le premier pays d’Afrique du Nord en ce qui concerne la qualité de la formation professionnelle, la compétence des diplômés et la facilité d’accès aux talents. Ainsi, plus de 7.500 ingénieurs diplômés sont formés annuellement. 47 écoles et établissements (publics et privés), proposant des formations d’ingénieurs et 25 instituts supérieurs des études technologiques assurent la formation de cadres moyens et de techniciens supérieurs qualifiés, répondant aux besoins des entreprises. Aussi, plus de 60 centres publics de formation professionnelle couvrent la totalité du territoire tunisien. Ils assurent des formations dans le domaine du diagnostic automobile, de la maintenance, de la technologie et de l’électromécanique. Plus de 7.000 ingénieurs entrent sur le marché du travail chaque année, couvrant l’ensemble des spécialités recherchées par les acteurs du secteur. Le coût de la main-d’œuvre demeure l’un des principaux éléments de différentiation de la destination Tunisie. Le coût annuel moyen des ingénieurs tunisiens est largement compétitif par rapport aux principales destinations concurrentes, de même pour celui des opérateurs et techniciens.

Encourager l’automobile électrique

Le secteur des composants automobiles a créé 14.000 emplois en Tunisie entre 2019 et 2021. C’est ce qu’a annoncé le président de l’Autorité tunisienne de l’investissement (TIA), Mohamed Ouertatani, lors d’un récent passage sur les ondes d’une radio privée.

Sur les trois dernières années, la TIA avait répertorié 13 opérations d’investissement d’environ 510 millions de dinars. Parmi les investissements conduits entre 2019 et 2021, cinq ont été orientés vers des projets de création, alors que les 8 autres ont concerné des projets d’extension. Ouertatani a mis en avant les négociations réussies portant sur un Partenariat Public/Privé (PPP), pour soutenir la compétitivité de l’industrie des composants automobile en Tunisie d’ici 2027. Le pacte porterait sur l’amélioration de l’infrastructure, la logistique, le cadre législatif, la recherche et le développement, l’emploi, la formation, mais également la promotion de l’image de la Tunisie à l’étranger. Par ailleurs, Ouertatani a expliqué que le secteur des composants automobiles est un secteur stratégique et à forte valeur ajoutée suscitant l’intérêt des secteurs public et privé. Le président de la TIA a, aussi, appuyé l’importance de l’implication de la Tunisie dans la nouvelle tendance de la mobilité, qu’est la conversion de l’industrie automobile à l’électrique. «La Tunisie ne peut pas rater le virage de l’électrique et doit se préparer à un futur plus vert pour l’industrie automobile. Le pays peut se positionner comme fournisseur de l’industrie des voitures électriques en attirant les investisseurs étrangers», a-t-il insisté. Il a aussi appelé à la nécessité de sauvegarder et d’améliorer ces moteurs de l’économie nationale qui alimentent les exportations tunisiennes, ainsi que le développement national.

Ainsi, la Tunisie bénéficie de potentiels très importants, dont notamment ses atouts en ressources humaines qualifiées, sa proximité des marchés européens et africains, son adhésion à des accords bilatéraux et multilatéraux de libre échange, tel que l’accord de la «Comesa», qui font de la Tunisie un cadre intéressant pour d’éventuelles opérations de relocalisation.

Selon Hichem Elloumi, vice-président de l’Utica, le secteur de l’industrie automobile constitue un fleuron de l’industrie tunisienne et enregistre la présence en Tunisie de nombreux équipementiers internationaux. Il a appelle les firmes étrangères à renforcer leur présence en Tunisie, qui dispose d’un savoir-faire important. Il les a, également, encouragé à s’installer en Tunisie et à démarrer la fabrication de leurs nouveaux produits et, pourquoi pas, l’implantation d’une unité de voitures électriques.

Garantir une meilleure protection aux consommateurs

Amine Ben Ayed, vice-président du Bureau exécutif de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (Iace), a précisé que les composants automobiles fabriqués en Tunisie sont vendus dans plus de 60 pays et que la marque tunisienne est commercialisée en Colombie, au Chili et aux Comores. Le produit tunisien s’est bien positionné dans les marchés  internationaux. Pour lui, il est nécessaire d’améliorer le climat des affaires. «Le pays repose sur le secteur privé et l’Etat doit changer ses politiques pour contribuer à la relance économique du secteur». Dans le même contexte, il a fait remarquer qu’une usine de fabrication de voitures a été fondée en Tunisie et qu’elle est 100% tunisienne.

Du côté de la commercialisation des voitures sur le marché tunisien, le président de la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles, Ibrahim Dabbach, a déclaré que le parc automobile en Tunisie compte près de 2.500.000 véhicules, dont plus de 50% ont plus de 10 ans. Dabbach a noté que 27% des familles tunisiennes possèdent une voiture et qu’environ 50 mille véhicules sont importés chaque année. Le secteur des concessionnaires automobiles compte, quant à lui, 36 agences et plus de 10 industriels, ajoutant que 80% des importations concernent les petites voitures. Le président de la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles a souligné que les textes juridiques tunisiens doivent être révisés pour qu’ils soient plus adaptés aux nouvelles normes mondiales et aux développements des marques automobiles en Tunisie, et ce, dans l’objectif de garantir une meilleure protection aux consommateurs tunisiens, en veillant sur l’amélioration des services après-vente et en assurant la disponibilité des pièces de rechange. «Le secteur fait face à des défis technologiques et écologiques importants, il est nécessaire de mettre au point un programme pour renouveler le parc automobile et alléger la grande pression fiscale qui pèse sur le pouvoir d’achat du citoyen tunisien» a-t-il affirmé.

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